Meuniers à Engraviès, Aimé et Marguerite Gos s’engagent ensemble dans la Résistance dès 1941. Fin 1940, ils accueillent pendant plusieurs mois un couple de Juifs puis une femme qui restera chez eux pendant près d’un an entre 1943 et 1944. Plus tard ils abriteront aussi un réfractaire au STO.
Devenu le chef d’un groupe de FTP légaux, c'est-à-dire qui ne sont pas entrés en clandestinité, Aimé est contacté par Ernest Giret de Rieucros, mouvement Francs-Tireurs, à l’automne 1942, il recrute une équipe de récupération des parachutages qui rentre en action à partir de mars-avril 1943. Dès la fin 1943 des actions de sabotage sont exécutées par son groupe. Un temps secrétaire à la mairie d’Engraviès, il en profite pour fournir des tickets de rationnement à des clandestins. Début juin 1944 son groupe participe aussi à l’attaque de l’usine métallurgique de Pamiers alors que Marguerite est agent de liaison pour l’état-major du maquis FTP qui s’installe au moulin avant les combats du 9 juin autour de Vira. Leur engagement dans la Résistance les expose à des représailles et leur moulin sera dynamité le 11 juin. Devenu clandestin, Aimé sera nommé Inspecteur des maquis, et participera aux combats de la Libération le 22 août 1944 à Castelnaud-Durban, à la tête de son groupe il recevra le comandant Schöpplen, chef de l’armé Allemande désireux de se rendre, et le conduira à Ségala sauprès de l’état-major FFI la signature de la reddition. A la Libération Aimé sera nommé commandant du camp du Vernet d’Ariège, devenu lieu de détention des soldats Allemands prisonniers.
Né près de Pise, dans une famille antifasciste réfugiée en 1921 à Sète. Fait prisonnier par les Allemands en 1940 après avoir combattu dans le Nord et en Lorraine, il s’évade et retourne à Sète. Arrêté le 20 décembre 1940 pour avoir diffusé des tracts communistes, il est interné jusqu’au 20 août 1942 puis, de nouveau libre, devient successivement le chef de plusieurs maquis en Savoie, dans l’Hérault, le Tarn, l’Aveyron, les Pyrénées-orientales et la Haute-Garonne.
Amilcar Calvetti arrive en Ariège en avril 1944 comme responsable des maquis FTP. Il réorganise celui de Croquié implanté près de Mercus, organise l’attaque de l’école de gendarmerie, et de chantiers de jeunesse, ainsi que des sabotages de la voie ferrée. Il structure également le maquis de Vira qui est attaqué le 9 juin et se déplace à Roquefixade où il est attaqué de nouveau par les Allemands et la Milice. Le maquis réussit à échapper à l’encerclement malgré la perte de 16 hommes, et s’installe à Bélesta. C’est de là qu’il libère Lavelanet et Pamiers les 17 et 18 août 1944. Calvetti participe ensuite aux combats de Rimont et Castelnau-Durban les 21 et 22 août avant de diriger le 1er bataillon de l’Ariège en Alsace.
Né en 1922 à Vira, André Berdot passe par les chantiers de jeunesse en 1942 puis, requis pour le Service du Travail Obligatoire, il refuse d’aller travailler en Allemagne et entre dans la clandestinité.
Il rejoint les maquisards de la vallée du Douctuyre à l’hiver 1942-1943 et participe aux opérations de récupération de l’équipement parachuté par les Alliés à Rieucros. En juin 1944 il participe aussi aux opérations menées par le maquis pour se procurer des armes dans les gendarmeries des environs et aux combats qui se déroulent autour de Vira le 9 juin 1944.
Nommée institutrice, elle se rend compte très vite du danger que courent les plus âgés et décide d’organiser une filière de passages clandestins vers la Suisse, à travers le Jura. De juin 1943 à mai 1944, elle guide 14 enfants vers la frontière, qu’ils traversent avec l’aide des sœurs Cordier. Dénoncée à la Croix-Rouge, elle est suspendue de cours.
Agent de liaison, alors qu'elle n'a que 18 ans, elle est arrêtée pour faits de résistance le 24 mai 1944. Elle fait parti des passagers du Train Fantôme qui mit plus de 2 mois pour rejoindre Ravensbrück, via Dachau, depuis Toulouse. Fin avril 1944 elle endure les terribles marches de la mort qui suivent l'évacuation des camps par les nazis. Sauvée par l'avance des armées alliées, elle est finalement secourue par les Russes.
Fils d’immigrés espagnols arrivés en France avant la guerre d’Espagne, il s’engage dans la Résistance en 1943 alors qu’il n’a que 16 ans. Il participe à des sabotages de la voie ferrée et de pylônes électriques près de Pamiers et participe à l’attaque de l’usine métallurgique appaméenne qui eut un grand retentissement début juin 1944. Il devient ensuite agent de liaison auprès de l’état-major des F.T.P.F. et occupe cette fonction lors des combats de Roquefixade et de Castelnau-Durban. L’un de ses frères trouve la mort dans les combats qui se déroulent à Roquefixade début juillet 1944.
Infirmière, elle a travaillé avec le docteur Schweitzer à Lambaréné. Elle est en France de 1942 à 1946 pour le Secours Suisse, aux camps de Rivesaltes et Gurs, à la pouponnière d’Annemasse. Elle dirige la colonie de La Hille de novembre 1943 à mars 1945, parcourt la région pour assurer le ravitaillement et suit le placement des grands chez les paysans des environs.
Il travaille à La Hille de septembre 1941 à août 1944 comme comptable et enseignant. Il va chercher Isi Véléris au camp du Vernet et Inge Schragenheim à Nice pour les amener au château. Il donne de l’argent, conduit des enfants vers la Suisse et s'emploie à trouver des fermes pour cacher les garçons les plus âgés.
Engagé dans la guerre d’Espagne aux côtés des Républicains, Fernando Villajos participe à la Retirada et traverse la frontière française le 9 février 1939. D’abord interné au camp de Septfonds, près de Montauban, il est ensuite affecté dans une compagnie de travailleurs étrangers installée près d’Auxerre et après l’armistice, à plusieurs autres dans le sud. C’est en 1943, alors qu’il travaille pour le compte de la carrière de talc de Luzenac qu’il entre en clandestinité sous le nom de Tostado et rejoint les guérilleros. Devenu le commandant du 1er bataillon, il dirige un maquis qui s’installe au col du Portel, puis à proximité de Vira et enfin sur le plateau de Cénant. Après avoir multiplié les sabotages et participé aux combats du 9 juin dans la vallée du Douctouyre, ce maquis prend part à la libération de Foix le 19 août 1944.
Ancien combattant de la Grande Guerre, engagé en faveur des Républicains espagnols, il est membre de la municipalité de Varilhes SFIO depuis 1935. Cet engagement politique lui vaut d’être radié des cadres de l’armée de réserve par le régime de Vichy.
Pendant la guerre, il participe à la reconstitution du parti socialiste clandestin et organise plusieurs passages en Espagne. Il crée aussi en 1941 une cellule de l’Armée Secrète en Ariège. Dénoncé et arrêté en juillet 1943, il est interné jusqu’à la Libération, au camp d’Évaux, dans la Creuse.
Agent de liaison à 16 ans, ses missions la conduisent souvent à attendre à leur descente du train des hommes qu’elle doit conduire aux maquis espagnols proches de Varilhes. Elle se rend parfois en train à Toulouse pour récupérer des messages ou convoyer des armes. Bien qu’elle bénéficie de la complicité du chef de gare, elle évite souvent la gare de Varilhes et lui préfère la halte ferroviaire de Saint Jean de Verges, moins surveillée. Malgré tout, les contrôles très fréquents et la présence de soldats allemands rendent ses tâches très risquées.
Originaire de l’Hérault il fait carrière en Ariège en tant qu’agent voyer. Du fait de ses grandes compétences techniques il est affecté pendant la Première Guerre mondiale au service des poudreries et en 1940 on le charge de la réhabilitation de la Poudrerie Nationale de Bergerac puis d’un projet de nouvelle usine au Fauga.
Engagé dans la Résistance dès juin 1940, Irénée Cros parvient à mobiliser autour de lui un noyau d’amis fidèles qui partagent ses convictions et devient le chef de la Résistance dans le département.
Membre du mouvement Combat, il est nommé, sous le nom de Calmette, chef départemental des Mouvements Unis de Résistance (MUR) en Ariège, dès leur création en janvier 1943. Armée Secrète, services de renseignements, secours social, maquis, parachutages, service de faux papiers, passages en Espagne, organisation politique du département, comité de coordination, il multiplie les activités clandestines.
Irénée Cros, qui héberge chez lui constamment des personnes recherchées par la Gestapo ou des officiers alliés en mission secrète, est surveillé par les Allemands. Victime d’une dénonciation, dans la nuit du 13 au 14 décembre 1943, on frappe à sa porte et on l’enfonce. Sachant ce qui l’attend, il ne fuit pas et brûle tous les documents qui peuvent compromettre le mouvement. Lorsque les hommes de la Gestapo parviennent jusqu’à lui, le dernier papier achève de se consumer. Il est abattu sur place, dans sa maison de Foix, d’une balle dans la nuque. Irénée Cros a été nommé Compagnon de la Libération à titre posthume.
Jean Bénazet est, dans les années 30, le propriétaire d’un garage à Varilhes. Il s’engage en faveur des Républicains espagnols et entre en contact avec Francisco Ponzan Vidal alias François Vidal, qui recrute des passeurs pour le compte du réseau Pat O’Leary, auquel succèdera le réseau Françoise, et de Combat. Jean Bénazet aide ainsi des dizaines de personnes : aviateurs anglais, Résistants ou Juifs, qui cherchent à passer en Espagne pour fuir la répression des autorités de Vichy et des nazis ou pour rejoindre les Alliés. Il organise de nombreux passages en utilisant, pour la première partie du voyage, une voiture équipée d’un gazogène. Avec l’instauration du STO, en février 1943, les candidats au départ sont de plus en plus nombreux alors que l’entrée des troupes allemandes en zone Sud, en novembre 1942, rend la traversée des Pyrénées plus dangereuse. Le 13 juin 1943, le groupe de Jean Bénazet est surpris par une patrouille allemande. Huit de ses membres seront déportés. Il en réchappe mais doit se cacher et fuir à Toulouse où il prend une part active à la Résistance. Il ne reviendra à Varilhes qu’à la Libération.
Entre avril et juin 43, il aura fait traverser les Pyrénées à 61 personnes.
Appaméen membre de l’Organisation Spéciale depuis octobre 1940, il doit se réfugier à Toulouse pour éviter l’arrestation. Il y rejoint la brigade F.T.P. - M.O.I. dirigée par le juif polonais Marcel Mendel alias Marcel Langer. Revenu en Ariège dans une situation semi-clandestine, il rejoint le maquis en février 1944 et participe aux combats de Roquefixade les 6 et 7 juillet 1944. Nommé commandant de la 3 101ème compagnie FTP, il prend également part aux combats de la Libération à Prayols, le 20 août.
Sergent dans l’armée républicaine espagnole il connaît la Retirada et l’internement au camp de Septfonds puis est incorporé dans une compagnie de travailleurs étrangers. Après la défaite il commence à résister en sabotant la production de l’usine dans laquelle il travaille ou en distribuant des tracts. Arrêté plusieurs fois, il s’évade, fait de la prison, est interné en Haute-Loire, échappe de peu à la déportation avant de rejoindre, en octobre 1943, l’état-major de la 3ème brigade de guérilleros espagnols qui est installée en Ariège, près du col de Py. Sous le nom de Robert, il prend le commandement de la brigade et organise les maquis en fournissant des armes aux Espagnols qui travaillent dans les chantiers forestiers du Plantaurel et seront quelques mois plus tard les libérateurs de Foix.
Allemand, Karl Schnepper est incorporé dans la Luftwaffe en février 1941 et se retrouve affecté à une unité d’aviation basée en Pologne. Refusant de combattre il déserte, tente de passer en Suisse, mais, arrêté par la police, il fausse compagnie aux officiers venus le chercher et passe en zone dite libre. Interné au camp de Rivesaltes il s’en évade en compagnie d’un jeune Juif polonais mais leur tentative pour passer en Suisse échoue et il se retrouve au camp du Vernet d’Ariège. Après plus d’un an d’internement au Vernet, il s’évade une huitième fois pour rejoindre un maquis espagnol. Participant à plusieurs actions du maquis il sera aussi aux côtés de ses compagnons guérilleros lors de leur tentative avortée pour libérer l’Espagne à l’hiver 1944. Après la guerre il s’installe dans le Quérigut et obtient la nationalité française.
Maire socialise de Varilhes (1925-1940), révoqué par Vichy en 1940, Louis Siret entre très tôt en résistance. Il fait partie des 18 Varilhois arrêtés en janvier et février 1944, en représailles après une série d’attentats contre des membres de la milice. Déporté à Buchenwald, puis Dora, il est nommé maire à la Libération par les membres du Conseil municipal dans l’attente d’un retour qui ne viendra pas.
Rémy Maury est un jeune homme de 20 ans en 1940. La ferme de ses parents située à l’écart du village de Vira abrite maquisards et réfractaires au S.T.O de passage. Lui-même est chargé de réceptionner des tracts édités par le Comité de l’Allemagne Libre, un comité antifasciste allemand, qui sont destinés aux soldats de la Wehrmacht stationnés en Ariège.
En 1943 il intègre la 3101ème compagnie des F.T.P.F. et participe en avril au sabotage d’une ligne électrique puis de l’usine de Pamiers. Il fait partie des équipes qui récupèrent le matériel parachuté par les Alliés pour armer les maquis à la veille de la Libération.
Cette infirmière intègre le Secours Suisse aux enfants, après avoir travaillé avec le docteur Schweitzer au Gabon. Elle arrive à La Hille le 6 mai 1941 et devient directrice de la colonie. Elle assiste, impuissante, à la rafle d'août 1942, mais parvient à faire libérer les enfants. A partir de là, elle s’engage ouvertement pour mettre les plus grands en sécurité. Accusée d’avoir violé la neutralité de la Croix-Rouge, elle est renvoyée le 6 mai 1943.
Chargé d’enseignement, il arrive à la colonie en août 1943. En plus d’être un bon instituteur, il se montre un animateur infatigable et devient comme un père pour plusieurs enfants. C’est lui qui permet au jeune Walter Kamlet de passer en Suisse en lui donnant son propre passeport.
Voici quelques uns des Résistants Ariégeois. Sélectionnez une photo pour en savoir plus sur leur parcours.